L'état dans lequel le moi retient la libido, nous l'appelons narcissisme, en souvenir de la légende grecque du jeune Narcisse, amoureux de sa propre image reflétée dans l'eau. psychanalyste à Madrid

Les boissons alcoolisées, les substances liquides, nous ont accompagnées tout au long de l’histoire comme objet de glorification ou d’abomination. Certains vins aromatisés furent utilisés comme médicaments. Au XIIième siècle, les médecins et et alchimistes travaillent à la distillation contrôlée des alcools , ce qui marque l’essor des thérapies par l’alcool.

C’est au XVième que l’alcool, passera de médicament à boisson et drogue.

En France, il y a environ 1,5 millions d’alcoolodépendantes et que 2,5 millions de personnes consomment de façon régulière. L’addiction à l’alcool concerne plus souvent les hommes que les femmes.

On estime que près de 2600 millons de personnes consomme de l’alcool de façon occasionnelle ou addictive. Ce chiffre est 15 fois supérieure à la consommation de toutes les substances illégales réunis.

L’alcoolisme est considéré et définie par l’OMS comme maladie qui se manifeste par « la perte de la liberté de l’individu face à l’alcool, la rupture des relations personnelles et la vulnérabilité circonstancielle face à des situations de danger.

Mais nous n’allons pas nous occuper de l’alcool en lui-même ni de ses pouvoirs mais bien comme toujours du “sujet”qui consomme. On ne va pas s’occuper de l’alcool comme produit addictif mais bien du sujet et de sa tendance addictive.

Freud va faire référence à l’addiction à l’alcool dans différents textes et aussi différentes causes de la part du sujet.

Le premier antécédent chez Freud sur l’addiction à l’alcool, dans ce texte: La sexualité dans l’étiologie des névroses, un texte de 1898 où il soutient que le besoin sexuel se devait à l’action de substances chimiques, tout comme les stupéfiants et conseillait pour le traitement de la neurasténie, l’abandon des habitudes masturbatoires.

Dans une carte à Fliess il lui écrit que la masturbation est la première addiction et que les autres, comme l’alcool, le tabac, la morfine, en sont des substitus.

Dans trois essais pour une théorie sexuelle, en 1905, il établit que l’addiction fait référence à l’étape orale du développemnt de la libido, confirmant l’existence d’une relation entre l’addiction et la masturbation  infantil. Rappelons que la masturbation est la première satisfaction sexuelle de l’enfant qui commence quand il suce son pouce.

Dans le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient ou il dit que l’alcool a une fonction qui va désinhiber qui diminue la critique, en liant le sujet avec le plaisir infantile de faire des bêtises.

Sur la dégradation de la vie érotique, il compare la relation de l’amant avec son objet sexuel à la relation du buveur avec sa bouteille, alors que l’amant poursuit une interminable série d’objet substituts sans trouver aucune pleine satisfaction, le buveur est lié à sa bouteille. Les grands amants de l’alcool décrivent leur relation avec la boisson comme un mariage heureux où règne la plus parfaite harmonie.

En 1917, dans ses Conférences d’introduction à la psychanalyse, Freud dit que les abstinences et les intoxications produisent la même symptomatologie que les névroses actuelles avec la même propriété, celle d’influencer sur tous les systèmes d’organes et toutes les fonctions.

Dans le malaise dans la civilisation, 1930, quand il fait référence à la possibilité de l’homme d’atteindre le bonheur ou d’éviter la douleur, il fait référence à la consommation de substances chimiques qu’il définie comme, la méthode la plus grossière  mais la plus efficace, et que la présence de substances étrangères dans l’organisme procure des sensations de plaisir et génère des conditions pour éviter la douleur.

Dans ce cas l’alcoolique à tuer le malaise et d’une façon qui paraît légitime dans une société consommatrice.

Devant la dégradation des échanges promut par le capitalisme où le plus important c’est le bonheur individuel sur la base des objets adaptés à des besoins, nous sommes tous des consommateurs et des addictes , les objets de l’addiction peuvent être depuis les plus licencieux jusqu’au plus vertueux, alcool, médicaments en tout genre, drogues hallucinogènes, hydrates de carbone mais aussi l’activité sportive et l’amour.

On attend tout de l’objet, rien du sujet alors que…

Pour modifier la situation de l’alcoolique, il ne s’agit pas de volonté ni d’interdictions mais de comprendre ce qui est en jeu dans chaque verre.

Si vous sentez que l’alcool commence à prendre trop de place dans votre vie, si vous vous promettez de le contrôler et que vous retombez dans le même travers, si vous vous reconnaissez dans ces mots, il est peut-être temps de faire un pas de côté.

La psychanalyse est un espace où vous pouvez parler de ce qui vous arrive vraiment, sans jugement, sans étiquette, sans peur. Un espace où vous pouvez comprendre pourquoi vous buvez et ce que vous pouvez faire d’autre avec ce qui vous pousse à boire.