L'état dans lequel le moi retient la libido, nous l'appelons narcissisme, en souvenir de la légende grecque du jeune Narcisse, amoureux de sa propre image reflétée dans l'eau. psychanalyste à Madrid

La psychanalyse a découvert que les relations amoureuses sont marquées par ces premiers amours d’enfance : père, mère, frères et sœurs… alors de qui je tombe amoureux ? De ma mère, d’un substitut de ma mère, comme on peut le voir, rien de romantique. Ce sont des personnes très importantes dans la construction du psychisme et elles restent en nous inconsciemment, mais ce sont des figures soumises à une ambivalence affective qui va aussi se jouer dans les relations amoureuses d’aujourd’hui. Nous verrons qu’il n’existe pas d’amour à 100%. Il est important de savoir que toutes ces positions familiales inconscientes génèrent les relations d’aujourd’hui. En effet, lorsque nous tombons amoureux d’une personne, ce n’est pas à cause des qualités que nous lui trouvons, mais parce que c’est un choix inconscient. Cela explique pourquoi nous sommes parfois attirés par des personnes que notre conscience rejette ou pourquoi il y a des personnes avec lesquelles nous maintenons une relation malgré le fait qu’elle nous ne convient pas . Il existe des pactes  inconscients et, dans de nombreux cas, elles ont à voir avec ces liens familiaux. La personne qui a une constellation psychologique plus proche de notre propre constellation familiale-infantile sera plus attirante pour nous.

Pour qu’un inconnu entre en contact avec nous, qu’une rencontre sexuelle et la formation d’une famille aient lieu, il faut qu’on tombe amoureux ou  amoureuse. L’amour est donc un sentiment nécessaire à la reproduction de l’espèce, en effet, l’amour est un sentiment de l’espèce.

Avec ce que nous venons de dire, nous pouvons voir d’où viennent les problèmes qui surviennent dans les relations amoureuses. On ne s’en rend pas compte, mais on souffre de préjugés, de vieilles idées, d’illusions, d’amours impossibles. Presque toujours, on n’est pas en relation avec l’autre mais avec «l’autre imaginé», c’est-à-dire avec nos propres idéaux, plutôt qu’avec la dimension de l’autre, de cet autre humain.

Dans un poème de Miguel Oscar Menassa, nous voyons comment le poète est parti à la recherche d’une autre possibilité d’amour, au-delà des illusions, au-delà des préjugés.

 

OÙ EST L’AMOUR ?

L’amour. L’amour.

Où sera l’amour ?

 

Combien de fois j’ai dessiné

le coin d’une rue

où tu n’es jamais arrivée

et je t’ai cherchée

dans les salons

et j’ai été un voleur

pour te chercher parmi les ombres

et j’aurais été capable de tuer

si quelqu’un m’avait dit

que dans ce geste je te trouvais.

J’ai été seul et j’ai été nombreux.

 

Tous les corps

ont été examinés

centimètre par centimètre.

 

Tous les masques

ont été arrachés

pour te chercher

dans le centre de la vérité

et tu n’y étais pas non plus.

 

Je t’ai cherché parmi les pauvres

parmi les couches épaisses de la douleur

parmi les entrailles et les sales alcools

dans le dégoût même de la vie.

 

Puis je ne t’ai plus cherchée.

J’ai trouvé d’autres mots.

 

 

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