
En psychanalyse le concept de sexualité est plus vaste que celui qu’on utilise habituellement. Le sexuel c’est tout ce qui est touché par la parole chez l’humain, tout, tous les verbes qu’il peut exercer. La sexualité que propose la psychanalyse est une sexualité vaste, presque sans limites. La sexualité qui soutient notre corps et ses tendances, c’est la même sexualité qui soutient et produit les sciences, l’art, la vie quotidienne, le travail, la politique, et toutes les autres questions de l’homme, de la femme…
Nous savons qu’aujourd’hui que la sexualité humaine et non pas la génitalité animale, c’est ce que peut sublimer l’homme pour aimer, étudier, écrire, et toute autre manifestation artistique ou scientifique.
Il existe donc une claire différence entre sexualité et génitalité. La génitalité, instinctive, est propre à toutes les espèces animales mais chez l’espèce humaine, l’espèce animale qui parle, c’est la sexualité qui fait obstacle à la génitalité, c’est pour cela que si dans les autres espèces la génitalité est au service de la reproduction et qu’elle arrive toujours à son but, chez l’espèce humaine la rencontre génitale est toujours un acte manqué entre deux complexes sexualités. Dans le sens que dans l’acte sexuel, il n’y a pas de sexualité partagée mais il y a deux complexes sexualités qui se rencontrent. Il n’y a pas de relation égale pour les deux. Chacun des membres du couple a une relation avec l’autre qui n’a rien à voir avec celle que l’autre a avec lui.
Chez l’humain, cette sexualité va devoir s’apprendre car chez lui rien n’est instinctif.
Cette sexualité bien particulière qui n’est pas naturelle, va se constituer comme inconscient sur la loi de L’Oedipe. L’enfant va devoir passer par trois étapes pour sa constitution, l’étape de la sexualité infantile elle-même, les phases de la libido, l’orale et l’anale, la phallique et génitale, ensuite, après ce moment de refoulement primordial, de constitution de l’inconscient qu’il traversera ce qu’on appelle l’étape de latence où il déplacera tous ses intérêts pour le sexuel vers des questions plus vastes. Cette première investigation sexuelle refoulée débouchera donc sur d’autres types d’investigation.
Puis se produira la métamorphose de la puberté pour conclure ce parcours de constitution. Ce n’est que lors de cette étape que l’enfant sait qu’il y a deux sexes, avant il lui était impossible de penser qu’il existait un autre sexe que le sien. La première différence qui s’opère c’est quand face à la perception des parties génitales féminines, il pense qu’elle est “castrée” parce qu’elle n’a pas été gentille, parce qu’elle est bête ou bien que ça va pousser.
À suivre….