
L’alimentation est une fonction physiologique nécessaire à la vie, qui peut être affectée dans de nombreuses circonstances, car la nourriture n’est pas seulement importante pour l’homme en tant qu’objet de nécessité, mais aussi en tant qu’objet de plaisir et d’amour. L’alimentation joue également un rôle social important : c’est autour de la table que l’on fait des affaires, que l’on règle des différends…
Comme on le voit, l’alimentation a bien d’autres significations que celles purement nutritionnelles.
Manger est plus qu’un acte biologique nécessaire, c’est un acte psychique influencé par les premières relations interpersonnelles.
Le nouveau-né est un être sans défense qui a besoin d’un autre pour survivre, sans les soins de cet autre qui le nourrit, l’abrite et l’endort, de quelqu’un que nous appelons « fonction maternelle » et qui est la personne, quel que soit son sexe, qui s’occupe de ces fonctions, il mourrait. Cette première relation de dépendance de l’enfant à la mère est liée à la menace de la perte d’amour et non à la simple privation des soins maternels. Lorsque la mère se met en colère ou que l’enfant sent qu’elle lui a retiré son affection, il n’est pas sûr que ses besoins seront satisfaits. Si elle perd son amour, il est en danger.
La nourriture est aussi un objet de plaisir qui a à voir avec le plaisir de la bouche. Nous avons probablement tous observé ce nouveau-né qui, après avoir satisfait sa faim, continue à téter le sein ou le biberon ou à sucer son propre doigt avec une expression de satisfaction, parce que la bouche est un organe lié au plaisir, à la jouissance. Et comme la bouche est capable de jouir, même lorsque nous mangeons, nous jouissons. C’est pourquoi la nourriture est toujours associée à des sensations agréables ou désagréables, mais toujours en relation avec le plaisir. Ce sont des façons de jouir, de prendre du plaisir. C’est ce que l’on appelle la problématique du plaisir ou du plaisir de la bouche.
Ces aspects de l’alimentation jouent un rôle important dans le développement des troubles du comportement alimentaire. C’est pourquoi il est important de s’en remettre à un professionnel, un psychanalyste, qui sait écouter ce qui sous-tend le trouble et qui aide le patient à remplacer cette relation d’amour ou de plaisir avec la nourriture par une autre relation tout aussi satisfaisante et non dommageable, au moment du traitement. Apprendre à aimer et à jouir de manière saine.